Dans cette newsletter :
- La mention Nature & Progrès : un label de plus
- La ferme pendant l’hiver
- L’alimentation : laisser le corps s’exprimer
- Suite : Comportement et relations sociales dans le troupeau des vaches
- Programme journalier des vaches
Nouveau combat à l’horizon
- Suite : Un paradis pour l’hiver. Toujours une demande d’aide des travailleurs !
- Accueil à la ferme : 2 longs week-ends pour enfants et adultes
- Viande ► Livraisons à Paris
- Contact
.La mention Nature & Progrès : un label de plus
La ferme des Mille Fleurs a reçu un deuxième label. Au moment de l’uniformisation du label « Agriculture Biologique » au niveau Européen, le label français a fortement baissé ses exigences, pour s’adapter à l’européen, beaucoup moins strictes.
Notre pratique agricole va beaucoup plus loin que le label AB et elle est mieux reflétée par la mention de « Nature & Progrès ».
Nature & Progrès est l’organisation qui est à l’origine, en 1972, du premier cahier des charges BIO au monde. Son label va beaucoup plus loin dans son cahier des charges au niveau de l’alimentation et des soins non-allopathiques apportés aux animaux, au niveau de la prise en considération du bien-être animal et la préservation des équilibres naturels du sol. De plus, la bio selon Nature & Progrès n’est pas seulement une simple liste de produits autorisés. Dans le souci d’une agriculture cohérente, sa mention intègre d’autres domaines que ceux régis par l’AB : sociaux, économiques et humains.
.La ferme pendant l’hiver
Le problème du stock de foin, causé par la sécheresse, est en partie résolu. Par petits bouts, nous avons pu trouver du foin, complémenté par des céréales. De plus les problèmes de stock m’ont poussé à trouver des meilleures méthodes d’alimentation (voir rubrique « alimentation : laisser le corps s’exprimer »).
La température est bien basse : entre -20° et -25°C. Cela ne pose pas de grands problèmes sauf si la situation continue longtemps ou si la température se met à baisse jusqu’à -30°C. Les vaches ne craignent pas le froid. Elles ont un grand chaudron à l’intérieur: leur rumen, qui fonctionne grâce à l’activité des microorganismes présents. Les petits veaux eux ont plus de difficultés à supporter de très grand froid ; leur rumen commence seulement à fonctionner à partir de 3 semaines et marche convenablement vers 3 mois. Ils ont pour se protéger des endroits abrités, plus chauds, à l’étable.
Les vaches se protègent contre le froid par le hérissement de leurs poils, lesquels enferment des millions de bulles d’air qui servent d’isolants.
Elles craignent tout de même l’humidité et les courants d’air. Il suffit de disposer énormément de paille et d’augmenter leur ration pour qu’elle supportent tout cela. Par contre, Jos a beaucoup de travail pour dégeler les conduites d’eau des abreuvoirs.
Quand il fait vraiment très froid ou que c’est enneigé, les sorties dehors sont réduites. Les vachesne sortent alors qu’une seule heure au moment du plus chaud de la journée. Pendant la pluie ou par un vent froid, les animaux restent à l’étable.
4 Vaches ont déjà vêlées. La première a donné des jumeaux, un fait assez rare chez les vaches. La mère était d’abord assez perturbée ; elle craignait de ne pas pouvoir surveiller deux veaux à la fois et elle tait très agitée. Avec le temps et grâce à l’homéopathie, elle a repris confiance en elle et heureusement elle a accepté ses deux veaux. Il arrive souvent qu’une vache abandonne l’un des deux.
.Les veaux de la race Aubrac, très rustique, acceptent
très difficilement le remplacement de leur mère, ni par une autre vache, ni par le biberon. Souvent ils se laissent mourir. Pour le moment tout va bien et la mère a assez de lait pour les nourrir. Les deux veaux gambadent ensemble à l’étable.
Voici un autre veau, il s’appelle « Streepje ». Pour lui, la vie n’a pas été facile. Sa mère ne s’occupe pas de lui et lui donnait des coups de pied quand il voulait téter. Pourtant, elle n’avait pas de problèmes à la mamelle. Elle a fait pareil avec son premier veau. Pendant longtemps il a fallu l’amener plusieurs fois par jour à sa mère pour boire et prévenir les coups de pieds de sa mère. Streepje et sa mère dorment ensemble dans un box séparés des autres pour renforcer leur lien. Streepje reste petit et a aussi souvent un peu de diarrhée, mais il a 3 semaines maintenant et est probablement tiré de l’affaire. Maintenant la mère reçoit des granules en homéopathie (Chocolat 15 CH) pour l’aider à nouer des liens avec son veau. Streepje reçoit de l’Abrotanum 9 CH pour surmonter ses difficultés.
.L’alimentation : laisser le corps s’exprimer
Le déficit de nourriture suite à la sécheresse m’a obligé à rechercher des méthodes pour utiliser les ressources dont nous disposions de façon plus efficientes. Après maints essais de différentes théories, la méthode OBSALIM semble d’être la meilleure (OBSALIM : OBServer et ALIMenter).
Incroyable d’observer ô combien le corps réagit à la nourriture qu’il reçoit. Au bout de quelques heures, la peau, les poils, l’œil, le nez, l’urine, les bouses réagissent. Les pieds, le comportement, l’état général, l’ingestion et rumination mettent un petit plus de temps à réagir et à se manifester.
Si l’effet de la nourriture sur la vache est si évident, c’est probablement pareil chez l’humain.
C’est seulement beaucoup plus difficile à étudier. Dans les élevages, la population vit dans une situation identique, elle mange la même chose, boit la même eau, vie dans le même bâtiment, selon le même rythme. (Chez les humains, c’est seulement dans des maisons de retraite où les conditions d’étude vont dans ce sens). Un groupe de Vétérinaires (Gie Zone Vert, : « les vaches parlent de leur nourriture ») a fait des observations dans de multiples élevages pendant vingt ans. Ils sont arrivés par leurs observations à observer des problèmes liés à la nutrition. Par exemple, la présence de cristaux blancs à l’angle interne de l’œil peut indiquer un excès d’azote soluble digéré par la vache.
Heureusement, le système de digestion des vaches est différent du notre. Pour que les vaches absorbent efficacement leur nourriture, on peut intervenir dans l’ordre et dans le temps de distribution. L’apport de fibres grossières au bon moment, joue un rôle principal.
Les ruminants absorbent +/- 75% des nutriments dans le rumen. Les aliments sont d’abord travaillés par des micro-organismes. Chez nous, la majorité des nutriments sont ingérés par l’intestin et les processus chimiques sont beaucoup plus importants.
La grande innovation de cette méthode conduit à un changement complet de point de vue sur l’alimentation.
Le bovin est considéré totalement dans sa dimension de ruminant, c.a.d. que la nourriture apportée ne doit pas être considérée en soi, mais c’est le résultat du travail microbien qui est la source de nourriture. L’éleveur doit s’occuper notamment de nourrir les différents micro-organismes et leurs conditions de vie, pour que ceux-ci produisent les éléments nutritifs dont les vaches ont besoin.
Jusque là, dans ses réflexions sur l’alimentation des bovins, l’homme est tombé dans son piège habituel, d’être trop anthropocentrique. De plus, il a choisi sa réponse préférée : si une solution ne fonctionne pas, on donne encore plus de la même chose. Ceci l’a amené à pousser des bovins à manger des quantités énormes sans résultat ou même en aggravant la situation et en en rendant la vache encore plus fragile.
L’autre grande innovation est d’observer la vache ; se confier à ce qu’elle exprime par son corps et par son comportement au lieu de se baser sur nos calculs humains.
.Suite : Comportement et relations sociales dans le troupeau des vaches
Une question des AMAPiens concernant la newsletter 6, vise le rôle social du taureau dans le troupeau. Ce n’est pas lui le chef, l’autorité suprême ?
Non, le taureau n’est pas le dominant dans un troupeau. Il est un peu en dehors de la chamaillade de toutes ces femmes. Il s’occupe surtout de manger, d’avoir le meilleur endroit pour dormir et draguer ses filles quand elles sont en chaleur. Je n’ai jamais vu un taureau prendre l’initiative pour un déplacement ou une autre action commune. Il ne défend pas les veaux ou les vaches. Par contre, s’il y a un autre prétendant … il y va.
Le rôle du taureau, en même temps d’être le reproducteur, est celui de « liant» du troupeau.
Les vaches portent l’odeur du taureau et c’est par son odeur qu’elles se sentent unies. Par exemple, si on introduit une nouvelle vache dans un troupeau, on la laisse d’abord seule avec le taureau, afin qu’elle porte son odeur. Quand, ensuite, elle intègre le troupeau, les autres vaches l’attaqueront bien moins. Elle ne sera pas vue comme une étrangère puisqu’elle portera l’odeur du taureau. Il y aura seulement des petites bagarres pour la hiérarchie.
.Programme quotidien : la vie des vaches
Un amapien me demandait de décrire une journée type de notre troupeau.
Je donne la parole aux vaches.
« On dort paisiblement et vers 07h00 nos fermiers viennent nous réveiller. En tout premier, nous donnons à boire à nos enfants. On a le temps, puisque les humains nettoient notre étable pendant un certain temps.
Vers 07h30 nous sommes invitées à prendre le petit-déjeuner. Le foin contenant le plus de fibre est mis sur le couloir d’alimentation. Nous devons mettre nos têtes à travers des barres pour que nous ayons chacune notre place. Si non, les plus dominantes parmi nous ne laissent pas manger les plus craintives. Il s’agît de bien choisir ses voisines, parce que même attachées, nos voisines peuvent essayer de se garder toute la nourriture et nous empêcher de manger par quelques coups de cornes. Ensuite, au bout de 45 minutes, nos paysans enlèvent les restes et nous donnent du foin plus fin. Nous avons fini de manger vers 10h00. Entre temps les humains nous ont préparé de l’argile ou drainage ou chlorure de magnésium, qu’on peut prendre à volonté.
C’est le moment d’aller dehors, si c’est le beau temps. Nos enfants aiment beaucoup la marche. On boit dans le ruisseau, on se gratte un petit peu contre les arbres, on règle d’éventuelles conflits. On se couche au soleil et on va ruminer. C’est un grand boulot. Nous ruminons 8 heures par jour, nous mangeons aussi 8 heures et nous dormons 8 heures. On fait du 3 x 8 à notre manière, quoi. Au début de l’après-midi on se lève et va grignoter des écorces, mousses etc. Question de trouver des minéraux, des oligo-éléments et autres plantes nécessaires pour notre santé. On passe encore par une période de rumination et on somnole un peu. Vers 16h c’est la rentrée à l’étable. On est bien content. La nouvelle paille est déjà là, fraîche et craquante, les veaux y courent et même nous nous osons des fois y faire quelques bonds. Finalement, vers 18h00 nos humains viennent nous nourrir et tout se passe comme le matin. Ils nous relâchent vers 21h00, nous allons boire de l’eau et laissons boire nos enfants. Ensuite c’est reparti pour une période de rumination suivie par une de sommeil bien mérité.
.Nouveau combat à l’horizon
A partir du 2015, les taureaux de reproduction doivent être certifiés. La catastrophe sera identique aux conséquences de la législation sur les semences végétales. Des descendants de plus en plus fragiles, pas adaptés aux circonstances locales et des élevages encore d’avantage dépendants des industries pharmaceutiques et agroalimentaires (ajout des antibiotiques et autres dans l’alimentation animale).
Les petits élevages de vaches allaitantes (veaux restant avec leurs mères) sélectionnent leurs taureaux sur des critères de rusticité, adapté à l’environnement spécifique. Les centres d’insémination actuels développent des taureaux donnant des descendants avec un maximum de productivité, mais très fragiles.
On le voit déjà dans des élevages laitiers (le veau est séparé de sa mère et on trait la mère pour l’utilisation humaine). Dans ces élevages, la reproduction se fait principalement par insémination artificielle, donc avec des taureaux de centre d’insémination. Beaucoup de ces élevages sont obligés d’utiliser une alimentation bourrée de médicaments préventifs.
Un exemple de ce qui va se passer se voit déjà : En France, +/- 750.000 veaux, nés vivants, meurent avant leur dixième jour annuellement, principalement dans les élevages laitiers. Ce n’est pas par négligence. Les éleveurs utilisent de la poudre de lait avec antibiotiques, vaccinent la mère pendant la grossesse, vaccinent les veaux naissants. Toujours plus de précautions, l’industrie pharmaceutique est toujours plus heureuse, mais la mortalité des veaux ne baisse pas.
Suite Un paradis pour l’hiver : Toujours une demande d’aide des travailleurs !
Il s’agît de créer un parcours où les vaches peuvent aller l’hiver pendant la journée et auront les conditions de vie naturelle pour leur espèce. C.a.d. : un parcours boisé, au sud, où les vaches peuvent chercher des mousses, des feuilles, des écorces, des herbes, des glands, etc.
Le travail avance tout doucement.
Une partie est clôturée, mais il reste encore beaucoup à faire. Une partie, assez éloignée, est utilisable. La promenade d’une quinzaine de minutes pour y aller est très jolie. Les vaches aiment bien. Entre autre, les vaches traversent 2 courants d’eau parfois larges et profonds ; les veaux sont très fiers d’y aller.
S’il y a des AMAPiens qui ont envie et la possibilité d’aider … Ils seront les bienvenus !
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Invitation à la ferme pour les AMAPiens :
aux familles avec des enfants
et pour les AMAPiens adultes
• 1 long week-end pour parents et enfants (+/- 5 à 16 ans). Thèmes abordés : Découverte de la ferme ; Relation avec les animaux et la nature. Vous partagerez la maison avec nous et vous serez responsables des repas (aussi pour nous) à partir de la 2ème journée. La 1ère journée nous vous préparerons les repas.
La date proposée : du dimanche 15 au mercredi 18 avril 2012.
• 1 long week-end pour des personnes à partir de 16 ans (Pour des questions d’assurance nous n’avons pas le droit d’inclure les enfants de moins de 16 ans dans les travaux). Vous partagerez notre travail matinal, nos repas et notre maison. Maximum : 9 personnes.
La date proposée : du jeudi 17 mai au dimanche 20 mai 2012.
Afin d’éviter toute confusion : c’est gratuit. L’échange se fait en aide, plaisir et partage.
Nous serions heureux d’accueillir d’autres propositions des AMAP’s, par exemple venir en groupe AMAP, faire du camping pendant un long week-end ……
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Viande ► Passages à Paris pour la saison 2011-2012
Les livraisons de viande sont programmées (sous réserve)
livraison 3 : mardi 10 avril
livraison 4 : mardi 5 juin
Merci de contacter votre AMAP ou directement la ferme Mille Fleurs, (selon l’habitude) si vous souhaitez passer commande (les contrats pour la période sept. 2012 juin 2013 seront conclus avant Juillet).
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Contacts :
Si vous avez des questions, si vous souhaitez d‘autres renseignements, ou si vous avez envie de visiter la ferme « Mille Fleurs », n’hésitez pas à nous contacter :
SCEA Mille Fleurs
Jos de Wildt & Ernestine Morsink
Fouillat – 63810 Cros
Référente du partenariat pour le Panier Blomet : Sonia
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