Mon Compost Citadin

Dernière mise à jour le 8 mai 2012. j’ai de nouveau vidé mon composteur. Ça faisait donc presque un an qu’il se remplissait.

Au départ…
Ç
a y est, je me lance dans le compost, enfin pas moi. J’ai commandé une équipe de vers de compost à Alan (lombricethic) le 28 juillet 2010 et c’est eux, mes champions, qui vont bosser. Ils sont arrivés à Paris le 11 août 2010 … Et je viens seulement de m’y mettre.

J‘ai récupéré, dans la rue, une fausse jarre un peu ébréchée (Ø 50cm), elle me sert de pied de table basse sur le balcon et c’est là que je vais faire mon compost.

En commandant les vers fin juillet, j’avais commencé à installer le bidule. J’ai d’abord mis des billes d’argile et des éclats de pots au fond de ma jarre (3 ou 4 cm), dessus un filet en plastic (un sac de pommes ou de carottes), encore dessus des cartons de pizza découpés puis des restes de terre des pots de plantes, des parties de terre ramassées dans les bois (ça fait des plantations aléatoires et sauvages avec ce qui pousse en sous bois là où c’est ramassé), et quelques épluchures…

J‘ai un peu brassé tout ça et arrosé aussi le jour où j’ai commandé les vers. C’était un peu tôt puisque les vers allaient mettre un peu plus de 10 jours à se préparer et arriver. Mais voilà c’était fait. J’ai ajouté par-ci par-là des écorces de pastèque et des cosses de fèves et de petits pois.

15 août 2010 donc, sous le petit crachin, je me suis remis à la tâche. J’ai viré tout ce que j’avais fait sur une bâche et là, surprise, il y avait déjà des vers de compost dans mon bidule. Pas ceux d’Alan des vers qui devaient venir de la terre que j’avais rapportée de la forêt avec ses hôtes mille pattes et autres cloportes. Il y avait aussi des moucherons et de la moisissure, une poire pourrie, des cosses de pois et des trognons de chou qui étaient intacts, eux. Mais à part la poire qui sentait la poire pourrie, le compost sentait l’humus. Les écorces de pastèques avaient totalement disparu. Le tout grouillait en profondeur de cette petite faune de décomposeurs.

Bon, allons-y… Ma fausse jarre comporte 6 trous à la base. Alan m’a dit qu’il ne fallait pas les boucher pour que l’appareil respire donc je ne les bouche toujours pas. Le col est un peu (pas mal) ébréché, mais ce n’est pas grave, c’est caché par le plateau de la table et du coup, ça va respirer aussi par le haut.

Je suis allé, à la fin du marché, en quête d’une petite caissette en plastique et de petits morceaux de bois afin de bricoler un étage pour laisser le fond de mon bidule respirer. Je l’ai taillée au sécateur et clouée sur un petit caillebotis bricolé avec les tasseaux de la récupération du jour.

J‘ai remis le mélange dans la jarre en commençant par la couche de carton (décomposé à 50%) puis un peu de mon précompost, les champions et le reste de mon mélange. J’ai remis le couvercle… la pluie se renforce, je rentre à l’abri.

J‘irai voir demain s’il faut que j’humidifie un peu.

16 août 2010, j’ai soulevé le couvercle, regardé et tâté le mélange… pas assez humide. Aspergé avec 2 grands verres d’eau et recouvert de la frisette que j’ai trouvée hier au marché dans la caissette en plastique. Je placerai dessus les prochaines épluchures.

Ah oui Alan m’a dit d’apporter les nutriments progressivement, pour que les vers aient le temps de décomposer les apports au fur et à mesure et que ça ne parte pas en pourriture mal odorante. Rendez-vous le 20 août. Il faut laisser le temps au vers. 😉

17 août 2010, au menu des champions ce soir ; un tout petit peu d’épluchures de salade et de concombre sur lit de frisette. J’ai encore mis mes doigts dedans ce soir, ça sent le sous-bois après la pluie. C’est assez surprenant pour un tas d’épluchures en décomposition. On a beau être prévenu… Ça change des poubelles sous l’évier. Le mélange est très humide, pas autant qu’à l’extérieur (avec la pluie), mais suffisamment pour que je n’ajoute pas d’eau et même que je laisse passer quelques jours sans ajouter plus d’humidité. Ce WE je vais surement le brasser un peu pour ajouter des déchets secs. Les vers ont l’air en forme, ils bougent bien.

Un petit aparté pour vous faire part des « Interdits » de compostage que j’ai trouvés ici et là :
cendres de boismatières synthétiquesplastiquesmétaux, verrelitières non-dégradables d’animauxpoussières de sacs d’aspirateursterre, sable, gravats, pierres, coquillagesmorceaux de bois et branches (> 10 mm de diamètre) •

J’ajouterai si j’en trouve d’autres.

30 août 2010, toujours là, bien en forme. Mais je ne vais pas vous en faire un feuilleton quotidien, ce n’est pas « Plus Belle la Vie » quand même. Les décomposeurs font leur travail en douceur, lentement, mais surement. Aucun jus ne s’échappe par les trous à la base de ma fausse jarre et c’est tant mieux.

Je leur ai donné du melon, il y a quelques jours et… Il n’en reste plus rien. Ah si les graines de melon ont germé. Ce n’est pas très utile, mais voilà le compost est propice à la germination. Je les laisse monter un peu et je les couperai pour les resservir à mes champions.

Je vais essayer de regarder le temps qu’ils mettent à décomposer un truc que je leur donne. Je poserai les morceaux de la peau d’un demi-melon (puisqu’ils ont l’air d’aimer) et puis je ferai 2 photos par jour, jusqu’à disparition. Ça ne devrait pas prendre des semaines. Je mettrai la séquence ici.

Ça sent toujours la terre riche. Ceux qui ont fait du jardinage dans leur jeunesse y verront ressurgir des souvenirs d’enfance.

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30 octobre 2010, il est bien vivant mon compost. C’est de la « Terre Vivante », je vous l’assure. Malgré une légère crise alimentaire fin septembre (je ne leur donnait pas assez et le mélange était un peu sec), ils sont en pleine forme.

Alors là j’ai voulu leur donner plus à manger. J’en ai mis plein, des fruits, des légumes (épluchures bien sûr) et tout ça en bio. Et puis j’ai arrosé, ça avait l’air trop sec.

Il commençait aussi à faire froid, je les ai rentré dans le salon, en mode jardin d’hiver. Si, si, dans le salon, je demande de temps en temps à Nawel et Lila si elles ne remarquent pas des odeurs désagréables. Ils sont là depuis plus d’une semaine et jusque là, tout va bien… J’ai quand même cousu une jupe en chiffon pour fermer un peu plus les aérations entre la fausse jarre et le plateau-couvercle.

J‘avais remarqué que des petites boulettes de terre sèche sortaient pas les trous à la base de ma fausse jarre. J’ai acheté un dessous de pot en terre cuite, pour ne pas la perdre avec la pluie. J’ai taillé des petites cales en bois pour surélever le pot. Ils doivent faire une sacré java là dedans quand même pour déménager toute cette terre. En fait ce sont des terrassiers mes champions.

Mais attention, les épluchures c’est plus humide qu’il n’y parait… Alors en jetant un œil aujourd’hui, ça m’a paru limite, il y avait même deux points de moisissure. J’ai retourné pour voire, ça n’a pas trop dérangé vu comme ils se sont débattus, tortillés. Mais bon, il fallait faire quelque chose pour assécher un peu. J’ai découpé un carton en petits morceaux et je l’ai mélangé délicatement, si on peut dire, (un peu comme on incorpore des blancs en neige dans une mousse au chocolat), avec les composants déjà en place.

24 avril 2011, la semaine dernière, j’ai eu besoin de récupérer un peu de compost que j’ai mélangé avec 50% de terre qui me restait, pour planter des radis (photo à droite). J’ai alors prélevé 1/3 de ce qu’était mon compost à ce moment là ? J’ai trié, tamisé sur du journal, remis les lombrics dans le pot. Ça faisait trois semaines qu’ils étaient à la diète donc le tri n’a pas été très compliqué. Mais je me suis dit que je devrais procéder autrement.

Aujourd’hui, je m’y suis remis. J’ai retiré toutes les épluchures qui recouvraient mon compost et je les ai posées sur un journal à côté. D’ailleurs je me suis aperçu qu’il n’était pas assez humide, je l’arroserai donc en fin de manipulation.

Sur le compost bien avancé, que j’ai laissé dans le pot, j’ai posé du filet plastique (emballage de citron à l’épicerie). J’ai arrosé.

J‘ai découpé une bande trop étroite, alors j’en ai posé une autre croisée dessus.

Ensuite, j’ai remis les épluchures de tout à l’heure, plus d’autres et j’ai arrosé, plus des coupes de fleurs de Lilas de mon balcon et j’ai encore arrosé.

En tout j’ai du passer 2,5 litres d’eau, il était vraiment trop sec.

Après çà, j’ai reposé du journal dessus, ça maintien l’ombre dans le pot et les lombrics n’aiment pas du tout le jour. Ça évite les moucherons aussi, sans le journal, il y en aurait.

Et pour finir, j’ai remis le couvercle. Dans 2 ou 3 semaines, je retirerai la partie supérieure du compost, celle au dessus du filet orange. Je viderai ensuite le fond de mon pot pour récupérer un compost de 8 mois. J’aurai surement encore du tri à faire et des lombrics à replacer sur le droit chemin du compostage, mais le plus gros sera fait.

Il y a bientôt (jeudi 26 mai) un atelier compostage au jardin (rue de l’Abbé Groult du groupe Paris15 en transition) avec la participation de notre maître composteur (Alan), j’apporterai mon composteur pour vous le montrer. Enfin, je vais l’apporter, mais je ne serai pas là pour vous le présenter.

 

8 mai 2012, j’ai de nouveau vidé mon composteur. Ça faisait donc presque un an qu’il se remplissait. J’avais fini par tasser un peu, ça débordait. Pour commencer, il y un mois et demi, j’ai posé un filet plastique sur le dessus de mon compost et j’ai continué à l’alimenter. Les vers de compost sont gourmand et vont là ou il y a de la nourriture. (J’aurais pu poser mon filet deux mois avant la récolte). J’ai attrapé mon filet et l’ai déposé avec son contenu dans un grand bac. J’ai gratté la partie supérieure du compost où se trouvaient encore pas mal de vers et je l’ai mise avec les déchets encore peu décomposés. Aucun moucherons cette fois et beaucoup, énormément de vers.

J’ai sorti la terre fabriquée par mes vers et je l’ai tamisée. Il y reste quelques parties dures qui n’avaient pas été décomposées par les bactéries ni digérée par les vers ; des noyaux, des graines, des peaux un peu coriaces, des petites branches, etc.

Jusqu’au fond du composteur il y avait des jeunes vers (encore blancs) de 5 à 10 mm. J’aurais pu (du) m’y prendre un mois plus tôt, avant que la vie ne reprenne trop dans la terre. Mais c’était plus agréable à faire avec un temps agréable ce 8 mai.

J’ai enlevé mon double fond, dessous il y avait de la terre très humide avec presque pas de vers. Je l’ai mélangée avec celle que je venais de tamiser. Mon assemblage tient toujours et ne donne pas de signe de faiblesse ni de décomposition.

Une fois mon pot vide, j’ai remonté le tout, remis les déchets en cours de décomposition sur le double fond. Le mélange est assez humide encore, pas besoin d’ajouter d’eau (de pluie). Le couvercle dessus et une vasque de fleurs (les mêmes petites clochettes violettes qu’on voit plus haut).

Voilà les épluchures de mes légumes après le travail des bactéries et de la microfaune de mon composteur, sur mon, balcon.

Bon boulot ! Presque 10l de terre riche. Je vous dirai comment les haricots, fraises, tomates, … de mon balcon auront appréciés, une fois que nous les aurons mangés et rendu les épluchures aux vers du composteur.

 

À suivre…

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